Père Gérard Naslin - 24 février 2012
« J’ai animé 2 journées spirituelles dans la communauté de L’Arche Le Sénevé. Je me demandais avec une certaine anxiété, comment seraient reçus mes propos. Ce sont les personnes en situation de handicap qui m’ont rassuré, car rapidement elles m’ont accueilli tel que j’étais, sans doute pour que je les accueille telles qu’elles sont. J’ai reçu leurs sourires, leurs bonjours souvent répétés, leur attention, leur spontanéité, leur sens du spirituel. Il fallait voir leur comportement, entendre leurs expressions souvent surprenantes, mais toujours écoutées par tous avec respect, leur recueillement lorsque nous nous mettions en présence de Dieu.
J’ai aussi observé les jeunes volontaires qui donnent quelques mois de leur vie dans cette communauté, avec les personnes handicapées. Chacun était responsable de l’une d’elles, il fallait voir leur attention, leur écoute, leur prévenance. Ici on ne se force pas à aimer l’autre, on semble aimer naturellement, sans doute parce que toute personne, quel que soit son handicap, est considérée comme « aimable ». Dans ce havre de paix et de tendresse, je ne pouvais m’empêcher de penser aux béatitudes, et je me disais que Jésus avait dû les proclamer, un jour où il avait devant lui des blessés de la vie.
Oui, durant ces deux jours, un coin de ciel s’est ouvert pour moi, il était déjà sur terre… C’est cela l’espérance. »